ORDONNANCES
Exposition collective du 2 au 12 Octobre 2014
Proposée par Maya Benkelaya et Céline Tuloup
VERNISSAGE jeudi 2 Octobre à partir de 18H
Lorsque l’on évoque la question du désordre (dont les équivalents peuvent être, au choix, pagaille, fouillis, confusion, trouble, désorganisation…) il faudrait au fond être plus précis : plutôt que de laisser entendre que toute forme d’ordre y a été supprimée, rappelons d’emblée qu’ un désordre, c ‘est toujours de l’ordre, mais que celui ci n’est , en quelque sorte, pas le bon. Une autorité, concrète ou symbolique (la logique, par exemple, ou le bon sens) l’aura décrété mauvais, impraticable, impossible à généraliser. Souvent, c’est la raison qui freine – et cette nécessité dans laquelle, bon gré mal gré, nous demeurons, qui est de maintenir entre les subjectivités des espaces de reconnaissance.
Penser, quelque soit l’outil, c’est toujours organiser le monde, et d’une certaine façon. Mais derrière l’idée d’ordre qui circule dans l’usage courant, pointent très vite des considérations générales ; on y bascule dans le code, la norme, le conventionnel – l’ennui- ce qui ne se vit jamais sans une certaine douleur. Alors on défait, et on refait. On se bat avec le lisible, le visible, le commun, dont on court toujours le risque de s’éloigner, à rechercher la poétique de l’errance désordonnée. La singularité créative de l’ordre secret se heurte toujours en effet au même écueil : celui d’être, comme l’appartement du collectionneur compulsif, inaccessible pour autrui.
Au cœur de ce paradoxe dynamique, les artistes cherchent constamment à arranger le monde, à le réarranger. A mettre en relation différents niveaux de référence, du plus concret au plus discursif, à reconstruire sur les ruines de tous les grands ordres nouveaux, par fragments matériels ou temporels, par rapprochement des opposés ou étrange protocole solitaire, un ordonnancement prescriptif, thérapeutique, autoritaire ou intime. Chaque artiste présenté ici façonne, à sa façon, et propose, une mise en ordre du monde et, de cette façon, modestement, s’y mesure.
Avec : Olivier Alibert, Maya Benkelaya, Nicolas Giraud, Laurent le Bourhis, Anne Guillotel, Anne de Nanteuil, Céline Tuloup.
Entrée libre